jeudi 11 janvier 2018

Le Vasa, l'épave renflouée qui coupe le souffle

Le dernier arrêt de mon séjour en Europe l’été dernier a été Stockholm, en Suède. J’y suis allée en avion de Riga, en Lettonie, et mon billet d’avion m’avait coûté vraiment pas cher. Que c’est l’fun de voyager à l’intérieur de l’Europe!

On m’avait toutefois prévenue qu’une fois que je serais à Stockholm, tout allait coûter cher. Et comment! Bon, il faut dire que je m’étais «pratiquée» en Islande, mais quand même. Ce n’est jamais plaisant de finir le voyage par une ville chère! Au moins, l’hôtel était très abordable et très beau! 

Pour vous donner une idée, un billet de métro, bon pour un passage, coûtait 6,60$! Pour 24h, c’était 22$...

J’ai essayé d’en faire le plus possible pendant que j’y étais – mais pourquoi est-ce que je précise ça, je le fais toujours, non? –, mais je voulais faire quelque chose d’original. Alors j’ai commencé en allant dans un centre d'informations touristiques pour avoir des idées originales. J’avais déjà réservé une visite sur les toits de la ville, qui promettait de découvrir Stockholm d'un autre angle, mais je cherchais autre chose. J’ai dit à la fille «non pas que je sois blasée, mais j’en ai vu pas mal, alors des châteaux, ça ne me tente pas». On m’a alors parlé d’un bateau qui avait coulé et qu’on avait sorti de l’eau. Il avait même son propre musée. Ça semblait intéressant.

Mais jamais je ne me serais attendue à avoir autant le souffle coupé. Et ça, croyez-moi, ça ne m’arrive pas souvent. Je suis difficilement impressionnable.

Le Vasa, c’est un magnifique et somptueux bateau qui a coulé environ une vingtaine de minutes après son départ lors de son tout premier voyage, en 1628. Le poids était mal équilibré, la coque étant plus légère que le reste et il s’est renversé dès qu’il s’est retrouvé dans le vent. Et par vent, j'entends brise. Il a coulé rapidement, sous les yeux des centaines de gens qui étaient venus saluer son voyage inaugural.

Pendant des années, on cherchait ce fameux bateau dans les eaux de Stockholm. Puis un plongeur amateur, qui cherchait des épaves et qui s’était mis sur le cas du Vasa, a trouvé une anomalie au fond de l’eau. Après quelques tests, ils ont réalisé que le bateau était enfoui dans la vase (peut-être un nom prémonitoire?) et ils ont commencé les travaux pour le sortir de là en 1959.

En gros, ils ont construit des tunnels sous l’épave pour pouvoir passer la machinerie pour le soulever. D’abord de 32 m de profondeur à 16 m, pour enlever de la vase et l’alléger, puis deux ans plus tard, ils ont remonté la coque hors de l’eau. C’est vraiment impressionnant ce qu’ils ont réussi à faire.

Une fois à l’extérieur, ils ont arrosé l’épave 24 heures sur 24 pour que le bois s’adapte graduellement à l’air. Imaginez : ce bateau a passé 333 ans sous l’eau! Mais comme il était dans la vase, il a été préservé de façon quasi incroyable – dans le sens qu’on n’y croit pas.
 
Ils ont ensuite rebâti le bateau pour l’exposer dans son propre musée. Le tout s’est échelonné sur plusieurs années puisque le musée a ouvert ses portes en 1990 seulement.
 
L’épave, majestueuse, a été reconstruite avec les pièces originales à 98%. En fait, les seules choses qui ont été changées, ce sont les boulons, qui n’avaient pour leur part pas résisté au temps dans l’eau.

Avec tout cela en tête, imaginez-vous entrer dans le musée, où l’éclairage est tamisé et où il n’y a qu’une pièce maîtresse. Un imposant bateau au destin tragique – entre 30 et 50 personnes sont décédées dans le naufrage – se tient bien droit devant nous. J’aurais pu passer des heures à l’admirer.
J’ai toujours eu une fascination pour le Titanic (bien avant le film!) et mon rêve, plus petite, était qu’un jour, on puisse descendre le voir dans le fond de l’océan. Avec le Vasa, j’ai en quelque sorte réalisé un rêve de petite fille, avec une épave un peu plus accessible.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire