mardi 7 juin 2016

Risquer sa vie pour (pas) voir le mont Fuji

Bon. Le titre est peut-être légèrement alarmant, mais pas tout à fait faux.

C’est que le fameux mont Fuji, que l’on tenait absolument à voir avant de repartir du Japon, était entouré de volcans en activité. Cela a fait en sorte qu’une partie du téléphérique qui se trouve «près» de là était fermée en raison de gaz volcaniques.

Le téléphérique en question est à Hakone, une petite ville à environ 55km en voiture du mont. Mais comme il fait 3776 m, on le voit de loin. C’est donc un des très beaux endroits pour l’apercevoir. C’était aussi le plus près de Tokyo, où l’on devait retourner après pour prendre l’avion.

Partout, c’était écrit que c’était dangereux d’y aller si on était asthmatique, enceinte, cardiaque, vieux, jeune, allergique, etc.
Mais bon, on est deux filles quand même assez en shape, alors aucun problème là! C’est la seule chose à laquelle on a pensé. Pas question d’annuler notre périple pour voir la montagne qui est un des principaux symboles du pays.

Ce n’était pas si simple d’y accéder par contre. Oh que non. Il faut préciser qu’on avait un vol à 18h et que l’aéroport est à une heure de Tokyo en train. Et ce n’est évidemment pas dans la même direction que le mont, question de nous compliquer un peu la vie!

On s’est donc levées à 6h après avoir à peine dormi quelques heures. Ça nous apprendra à avoir trop de fun (lire se saouler) dans le train le vendredi soir. Mais à notre défense, ils vendent des boissons alcoolisées à 9% dans les machines distributrices un peu partout et il y en avait à la gare. Et c’est environ 2$... Bref, la nuit a été courte.

On avait demandé au gars de la billetterie de la gare de nous envoyer à la station la plus près de Hakone. Il nous a dit que c’était Yokohama. C’est donc là où on a réservé l’hôtel. Toutefois, j’ai réalisé une fois que tout était réservé qu’il s’était trompé et qu’on aurait pu aller encore plus près. Ce n’était pas si grave, mais ça ajoutait une petite randonnée en train à notre trajet qui était déjà long. Genre, ridiculement long.

Pour nous rendre à Hakone de Yokohama, on a dû prendre :

- Le Japan Rail (genre de TGV) : 15 minutes
- Le métro, où il fallait changer de train au milieu du trajet : 30 minutes
(Et évidemment, on a raté le changement d’une petite minute, ce qui nous a retardées de 15 minutes)
- Un deuxième métro, qui monte à environ 500 mètres d’altitude. Pour ce faire, les stations sont en zigzag. Et ça ne va pas vite vite… : 40 minutes
- Le Cable Car : un bon gros 20 minutes
(encore là, on a dû attendre le suivant, car le préposé n’a jamais voulu nous laisser entrer, même si on avait le temps…)
- Arrivées au téléphérique, comme c’est une station qui est fermée, on prend le bus : 15 minutes
(et devinez quoi! On n’a pas pu prendre le premier et dû attendre au suivant!)
- Enfin, on arrive au téléphérique pour vrai.

Durée totale du trajet depuis l’hôtel? Presque quatre heures.

QUATRE HEURES.

En attendant le téléphérique, je demande au préposé à quelle station on devrait arrêter pour avoir la meilleure vue du mont.

Et là, il se met à rire.

Et dans un anglais approximatif, il dit «No see! No see! Smoke! Smoke!» avant de me montrer du doigt un gros tas de brouillard au loin.

Euh, pardon?

Ah ben shit. On ne le voit pas le maudit volcan. Avec un peu d’efforts, je réussis à entrevoir de la neige, qui est un peu plus blanche à travers toute cette fumée.

Avec beaucoup de travail de retouche, ça donne ça :
Mais celle qui ressemble pas mal à ce que nos yeux voyaient, c’est ça :
Allo la déception.

On est quand même embarquées dans le téléphérique en se disant qu’on verrait peut-être mieux de l’autre station. Erreur! Non seulement on ne voyait rien, mais en plus, on devait se dépêcher à faire le tour et retourner dans la prochaine cabine. On ne pouvait même pas sortir ni même s’arrêter ne serait-ce que quelques secondes pour prendre une photo (telle une ninja, j'en ai quand même pris une). Il y avait trop de gaz volcaniques!
 
Sérieusement, ils auraient dû fermer le téléphérique au grand complet. Parce qu’on s’est juste senties arnaquées après avoir payé tous ces moyens de transport pour se faire dire une fois en haut qu’on ne pouvait pas voir le mont.


On s’est donc contentées d’aller voir les beaux bateaux sur le lac en bas.
J’ai essayé de demander à un employé depuis quand c’était comme ça avec la fumée. Mais il avait visiblement juste appris un texte en anglais, car il me pointait le téléphérique en me disant comment m’y rendre. J’ai eu beau essayer de mimer ma question, d’utiliser tous les synonymes en anglais, il n’y avait rien à faire. Et personne d’autre ne parlait anglais. C’était frustrant. En fait, on a vécu cette frustration souvent… Alors on ne le saura jamais.

De plus, on était tellement découragées à l’idée de devoir se retaper tout le trajet inverse… D’autant plus qu’après, on avait le train jusqu’à l’aéroport et notre vol Tokyo-Séoul. Et la nuit blanche à Séoul, que je vous raconterai une autre fois.

Bref, c’est une grande déception. Mais malgré tout, on était contentes d’avoir essayé. On aurait probablement eu plus de regrets si on avait tout simplement laissé tomber.

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