dimanche 22 mai 2016

Mésaventures hôtelières au Japon

Il n’y a pas que la Japan Rail pass qui nous ait causé des ennuis. On a eu deux mésaventures avec les hôtels. Et plusieurs avec les trains.

C’est qu’à Tokyo, il y a plusieurs hôtels de type «capsule», où tu dors littéralement dans une capsule. Ça l’air cool (dans le sens que tu te dis qu'il faut essayer ça une fois dans sa vie) et un peu morbide à la fois puisque ç’a l’air d’une morgue sur les photos.
Mais on voulait absolument l’essayer. Le problème, c’est que presque toutes les «chambres» disponibles étaient pour hommes seulement. Il n’y avait de la place que le samedi soir dans un hôtel avec des cabines un peu plus spacieuses, où on avait de l’espace pour nos valises, ce qui serait un peu plus pratique. Voici la photo qu’on avait sur Internet pour nous aider à choisir l’hôtel :
On réserve donc pour le samedi soir en se disant qu’on n’a qu’à aller dans un autre hôtel pour le jeudi et le vendredi. On savait que ce serait chiant de tout trimbaler nos valises, mais c’était la seule façon d’expérimenter les cabines.

Notre premier hôtel était dans le quartier Akasaka. Nous n’avions absolument aucune attente, et ne savions pas trop de quoi il s’agirait, car la chambre était une «cabine familiale». On a eu toute une surprise en découvrant qu’on avait quatre petites cabines privées, avec notre salle de bain super moderne. (Je vous reparlerai plus tard des toilettes hyper hi-tech qui demandaient presque un baccalauréat en génie pour les comprendre…)

En plus, le quartier était génial et on était à deux pas de trois ou quatre différentes stations de métro. On était donc pas mal déçues de transférer nos pénates dans le second, qu’on avait volontairement pris dans le quartier Roppongi, reconnu pour le night life. Comme les métros ferment tôt et que les taxis et les Uber coûtent plutôt cher, on a pris ça dans le but de revenir à pied après être sorties le samedi soir.

C’est là que la mésaventure commence.

Selon Google Maps, notre hôtel est malheureusement à une bonne douzaine de minutes de marche du métro. On ne voyage pas léger, alors c’est chiant avec les valises. En plus, la sortie du métro n’avait pas d’ascenseur ni d’escalier roulant. Super cool de monter deux étages avec des valises qui pèsent 50 lb, un sac à dos qui rivaliserait avec la roche que traîne Obélix et une sacoche.

Les rues étaient désertes. On voyait mal où était le fameux nightlife du quartier… Puis, notre cher Google Maps nous indique qu’il faut tourner à droite.

Mais qu’est-ce qui se trouve à notre droite? ÇA. (Pour ceux qui ne verraient pas... ce sont des escaliers à l'infini)
Non mais c’est une blague, Google? No ?&*()# way qu’on monte ça! On poursuit donc notre route, pliées en deux parce que la situation est en train de tourner au ridicule. Il est rendu 22h et on a l’impression de marcher depuis quatre mois sans arrêt. Lorsqu’on trouve enfin l’hôtel, il est clairement dans un no man’s land. J’ai rarement vu autant pas de vie dans un quartier. Ça part mal.
On arrive à la réception, la dame nous donne une feuille avec les règlements écrits en anglais (ils font toujours ça parce que c’est juste beaucoup plus simple!) et on voit «les cabines ne se verrouillent pas, vous devez mettre vos bagages en consigne lorsque vous quittez». Euh, pardon?

Jenny et moi nous regardons, perplexes. Puis on regarde autour et même si l’hôtel a l’air très bien, les gens autour ne nous inspirent pas confiance. Et s’ils entraient dans notre cabine pendant notre sommeil? La préposée à la réception a trouvé le seul argument suivant pour nous convaincre que c’était sécuritaire : «si quelqu’un essaie d’ouvrir votre rideau, ça va faire du bruit».

Ok. Non.

On ne veut pas dormir là. Même si c’est un étage juste de filles. Même si on n’a pas accès sans notre carte. Même si on peut mettre nos bagages en consignes. On n’aimait pas la vibe. Ni l’une ni l’autre. On n’a même pas eu besoin de se parler, j’avais déjà sorti mon cellulaire pour trouver un autre hôtel.
Pour faire une histoire courte, on a cherché pendant plus d’une heure trente avant d’en trouver un, on a perdu notre soirée à faire des recherches dans un hall d’entrée avec un monsieur douteux qui nous a observées tout le long et on a fini dans une minuscule chambre, belle mais fumeur, à dix minutes de marche… de notre premier hôtel. C’est même à côté de ce dernier qu’on est allées souper, vraiment overdressed parce qu’on tenait à mettre nos robes, dans un petit resto de quartier où personne ne parlait anglais, à 1h du matin.

Ah et on n’a jamais été capables de rejoindre hotels.com ou expedia pour annuler la réservation. Disons que c’est une nuit qui nous aura coûté cher.

Arrivées à Kyoto, c’était le même genre d’hôtel, mais on s’y sentait beaucoup plus en confiance pour laisser nos valises à côté de notre cabine pendant notre absence.
Mais une fois à Hiroshima… Eh boy. On avait loué pour une seule nuit, par erreur, mais finalement on a presque été bénies de se tromper comme ça.

Lorsqu’on est arrivées – après avoir fait un méga détour parce qu’il n’était pas au bon endroit sur notre GPS – on a découvert avec stupeur que notre chambre n’avait pas de… lit.

Tsé, l’essentiel quand tu vas à l’hôtel? Il n’y avait que ça :
 
C’est comme une chambre Ikea. Fallait monter notre lit. Et par lit, j’entends «petit matelas tellement mince que tu dors par terre et que tu te réveilles avec le mal de dos du siècle». Pire nuit ever.

Le lendemain, on devait y laisser nos bagages en consigne pour la journée. On avait zéro confiance. La dame nous a dit «On ne les surveille pas, vous pouvez les mettre au fond du restaurant là-bas. Vous devez juste vous rappeler de l’endroit où vous les avez laissés».

Oh qu’on n'allait pas faire ça!

On les a donc laissés là quelques minutes, le temps de faire la tournée des hôtels autour pour en trouver un pour la nuit suivante. On a payé un plus cher, mais au moins, on a pu vaquer à nos activités la tête tranquille!

Pour ce qui est des trains, je résumerais en disant qu’on a passé notre voyage à courir dans les gares. Même qu’on a dû faire –  exactement comme dans les films – retarder le départ de notre train Kyoto-Hiroshima pour pouvoir embarquer. Les portes fermaient, la cloche sonnait, Jenny s’est mise à courir dans les escaliers roulants pendant que je restais derrière avec les bagages. Puis elle a crié un gros «nooooonnnn» à un des préposés, qui a fait signe à son collègue plus loin et ils ont accepté de nous attendre quelques instants. Sinon, notre train nous aurait littéralement passé dans la face.


Raconter toutes les fois où on l’a miraculeusement fait de justesse prendrait 10 pages. C’est à croire qu’on s’est véritablement transformées en ninjas pendant ce voyage.

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