dimanche 21 juin 2015

Les aventures des boucles d’oreille perdues

Vous savez la maudite phrase «jamais deux sans trois»? Eh bien je m’en serais passé ce soir.

Ah oui et «chercher une aiguille dans une botte de foin»? Même affaire.

C’est que c’était notre deuxième et dernière journée à Barcelone – à un moment donné, je vais bien finir par avoir le temps de vous parler un peu de ce voyage et non pas juste des mésaventures! – et on voulait partir vers 22h, car on avait une heure et demie de route à faire pour se rendre à Tarragone, question de se rapprocher un peu de Valence, notre prochaine destination.

On adore faire les «hop on hop off», ces autobus à deux étages «décapotable», où on peut débarquer et rembarquer comme on le veut sur le circuit touristique. À Barcelone, il y en avait deux, la ligne verte et la orange. Après avoir complété la première (avec environ quatre heures de retard sur notre planning…), on a voulu faire la deuxième. Une fois embarquée dans ce bus, on se fait dire qu’il ne reste qu’un arrêt et qu’on a raté le dernier tour d’une heure. Les horaires n’étaient pas vraiment précis, mettons.

Bref, tout ça pour dire qu’on a dû prendre le métro, changer de station et marcher un peu pour voir notre toute dernière attraction : La Plaça Espanya.
Après avoir pris 1001 photos, on a rebroussé chemin pour reprendre le métro jusqu’à la voiture. Par réflexe, je touche à mes boucles d’oreille, c’est une manie que j’ai, une peur de toujours les perdre. Et je dois préciser que ce ne sont pas n’importe quelles boucles d’oreilles. Ce sont mes PRÉFÉRÉES de la vie. Je suis en amour avec elles depuis que je les ai achetées il y a quatre ans et elles valent quand même un peu cher. Mais elles sont surtout magnifiques et comme elles sont d’une designer, c’est un modèle qu’on ne peut plus retrouver en boutique. Bref, j’y tiens.

Petite touche à droite, elle est là. Même chose à gauche. Oh oh. OH NON. Mon oreille est toute nue. Rien n’y est attaché. Je capote, vérifie par terre, commence à paniquer.  Et pour préciser le «jamais deux sans trois», c’est que j’en avais perdu une que j’avais retrouvée à côté de ma voiture dans mon stationnement et je les avais aussi perdues de vue après mon retour du Mexique, pour réaliser au bout de deux mois qu’elles étaient juste encore dans ma valise.

(Pour ceux qui se disent «c’est juste du matériel, ça se remplace», eh bien sachez que non, ça ne se remplace pas, une valeur sentimentale comme ça)

Je cherche sur les photos pour voir à quel moment le bijou a disparu et je crois l’apercevoir sur une des photos qu’on vient de prendre. On retourne donc sur nos pas, pour scruter chaque parcelle de trottoir jusqu’à la Plaça. En vain. Je suis au bord des larmes, la fatigue n’aidant pas.

De retour dans le métro, j’accroche un employé et à l’aide de Google Translate, je lui demande s’ils ont des objets perdus. Au début, il comprend que j’ai «perdu quelqu’un» et me demande son numéro de téléphone. (Si j’avais perdu quelqu’un et que j’avais son numéro, on s’entend que je l’aurais appelé…) Puis il comprend que c’est un bijou. Il éclate de rire en disant que j’avais très peu de chance de retrouver ça. Mais il me donne le nom de la station où je dois me rendre pour parler à la direction. C’est ouvert juste le lendemain et de toute façon, ça n’aurait servi à rien.

Je ne peux cesser de penser à ma boucle d’oreille. Je suis même déjà en train de préparer dans ma tête le message que je vais envoyer à la designer dans l’espoir qu’il reste une paire quelque part dans les entrepôts… Puis je regarde à nouveau les photos et remarque que je ne l’avais finalement pas à la Plaça. Je décide donc de retourner là où on a changé de métro. C’est que j’ai déduit qu’elle était tombée lorsque j’avais enlevé la ganse de ma sacoche autour de mon cou. Donc, la dernière fois était à cet endroit : La Plaça de Catalunya.

Malheureusement, je n’ai pas pris de photo de moi à cet endroit, alors je ne peux vérifier si je l’avais toujours. On retourne à cette station de métro, fait le tour, observe sous les bancs de l’aire d’attente. Toujours rien.

Pendant tout ce temps, je prie très fort Saint-Antoine-de-Padoue, le patron des objets perdus, en lui promettant un tas de choses.

Je décide de sortir et de retourne à l’extérieur, sur cette place immense, pour poursuivre mes recherches. Mais juste avant de franchir les tourniquets du métro, je regarde à nouveau mes photos. En attendant le bus de la ligne orange, on a pris une photo sur un banc super original. Je remarque que je ne porte qu’une seule boucle d’oreille. Donc je l’avais déjà perdue. Puis, tout juste avant, on s’était photographiées devant cette superbe maison de Gaudi :
Les deux sont là. Déduction : c’est entre ces deux photos que je l’ai perdue. Un regain d’espoir m’envahit. Même si mes jambes étaient si lourdes que j’avais du mal à me déplacer. C’est qu’on en avait tellement fait dans la journée! Jenny aussi était découragée. Et tannée. Je peux la comprendre, on cherchait littéralement une aiguille dans une botte de foin.

On retourne ainsi en métro, pour refaire le trajet entre la maison (Casa Batllo) et le banc. C’est mon dernier espoir. Selon les heures sur mon téléphone, il s’était déjà écoulé deux heures et quart depuis qu’on avait quitté cet endroit.

Je marche, cherchant partout un petit truc scintillant. On arrive au banc, il y a deux personnes assises dessus. J’allais leur demander s’ils ont vu quelque chose quand mon regard se tourne sur la pancarte d’arrêt de bus. Je baisse les yeux et je la VOIS.

J’ai couru comme une fillette dans un magasin de bonbon et je l’ai récupérée par terre comme si c’était la huitième merveille du monde. Ne me jugez pas, une fois le stress tombé, j’en avais les larmes aux yeux. (Bon, OK, j’ai pleuré un tout petit peu)

Je n’en reviens toujours pas. Mon arrière-grand-mère Alice avait bien raison d’affectionner St-Antoine-de-Padoue, son «Saint» favori. Il est efficace!

Pour vous donner une idée, voici le chemin parcouru aller-retour pour retrouver mon bijou si cher à mes yeux.
J’ai promis de ranger ma paire dans un endroit sécuritaire et de ne plus les porter du voyage. Pas sûre par contre que je vais tenir promesse. Parlant de promesse, il y en a une tonne que je dois maintenant tenir… j’en ai fait pas mal à «Tony» pour qu’il m’aide sur ce coup…

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