mercredi 17 juin 2015

La coupe Stanley : frissons, émotions... magie

Je rêvais de voir la coupe Stanley. Je l’ai maintenant vue deux fois en deux ans (trois, en saisons de hockey).
Le feeling que l’on vit quand on est dans les estrades est difficile à décrire. La dernière fois, j’étais à Boston. Il devait y avoir deux ou trois milliers de partisans des Blackhawks dans les estrades. Cette fois, pour la première fois depuis 1938, c’est à domicile que les Hawks ont soulevé la coupe. Faut le faire, trois championnats en six saisons, avec la parité, le talent et surtout le plafond salarial de la ligue. Chapeau aux Hawks, vraiment.

Mais au-delà de toutes ces raisons «hockey», cette victoire est d’autant plus spéciale parce que l’atmosphère qui règne au United Center est de loin la meilleure que j’ai vue de ma vie. Chaque fois que j’y suis allée, j’ai été renversée. Que ce soit un match de saison qui ne veut rien dire contre les Hurricanes de la Caroline ou encore le match pour la coupe, c’est pareil. Les partisans sont juste en feu.
 
 J’en ai déjà parlé, mais ça commence avec l’hymne national. On ne l’entend même pas tellement les gens crient. Ensuite, les «Let’s go Hawks!» donnent la chair de poule. Et les «We want the cup!»? C’est juste fou.
Tout le monde porte un chandail des Hawks. Tout. Le. Monde. Pas de partisans en complet-cravate ici, oh non! C’est à croire qu’il y a un code vestimentaire où le magnifique chandail rouge est obligatoire.

Lundi, je n’ai vu aucun chandail du Lightning. À part ceux sur la glace, c’est tout dire! Et ce n’est pas parce que les Hawks les interdisaient, comme le Lightning l’a fait en séries. Leur truc n’a pas marché, et j’espère qu’ils ne répéteront pas l’expérience dans les années à venir!

Revenons au match.

J’ai passé les deux journées précédentes à ne pas y penser, sachant que j’allais être nerveuse! Je suis déjà passée par là et en 2013, ce qu’ils avaient joué avec mes nerfs! Je rappelle qu’ils tiraient de l’arrière avec moins de 90 secondes à jouer dans le match no 6 et qu’ils avaient marqué deux buts en 17 secondes, dont le dernier avec 58,3 secondes au cadran. Imaginez l’onde de choc que cela avait causé à Boston…

Cette fois, il a fallu attendre en fin de deuxième période avant d’avoir un but. Merci, Duncan Keith. Les partisans, jusque-là quand même assez nerveux, ont explosé. Un méga soulagement collectif. Pendant tout ce temps où c’est 0-0 et qu’on sait que le pointage peut basculer d’un côté ou de l’autre, les questions qui viennent en tête, ce sont : «Mais pourquoi j’aime le hockey? Pourquoi est-ce que je m’inflige tout ce stress inutile? Je n’ai même pas de plaisir en ce moment.» Sauf que quand les Hawks marquent, on oublie tout ça, car c’est tout simplement magique ce qui se passe dans leur amphithéâtre. La chanson Chelsea Dagger résonne à tue-tête et les 22 000 personnes la chantent en chœur en tapant des mains. Puis le stress revient tranquillement. Un seul but d’avance, c’est très peu. Surtout contre le Lightning.

La deuxième se termine et cette fois, ils ont réussi à garder leur avance. Ce qu’on pouvait lire sur le visage des gens? Vingt minutes. Vingt petites minutes. C’est tout ce qui restait avant d’être témoin d’un moment qui resterait gravé dans la mémoire de tous les gens sur place à tout jamais.

Vingt minutes, c’est court dans une vie. Mais une période de hockey quand la coupe Stanley est en jeu… Dieu que ça peut être long!

Chaque fois qu’une minute était retranchée au cadran, on sentait un soupir – encore une fois collectif, la foule n’était qu’un! – et il y avait toujours queiqu’un pour crier le nombre de minutes restantes. Dix-huit… Quinze… Ouf, Dix. La moitié de faite.

Chaque fois que la rondelle se trouvait sur la palette d’un joueur en blanc et bleu, il y avait sûrement 22 000 âmes qui priaient en même temps.

Les arrêts de Corey Crawford mettaient fin à ces prières et permettaient de respirer encore quelques secondes.

C’est vraiment long une période.

Personne ne veut dire que «ça sent la coupe». Faudrait surtout pas «jynxer». Les sourires commencent à s’agrandir sur les visages des fans.

Moins de six minutes. Les Hawks s’en viennent attaquer le filet juste devant moi. Et sur une passe parfaite, Patrick Kane fait 2-0. Je ne trouve pas les mots pour décrire la joie. On saute, on crie, on donne des «high five» à des inconnus. Le visage de Kane, dont le sens du spectacle est inné, apparaît sur l’écran géant. On voit dans ses yeux qu’il le sait. Il sait qu’il va soulever la coupe à la fin la soirée. Mais il reste 5:16 à jouer. Et le Lightning joue pour sa vie, pour ses chances de gagner la coupe lui aussi. Il ne faut surtout pas les compter pour battus, car on se souvient tous de leur but avec une seconde à jouer contre le CH…

Pour ajouter à l’angoisse de tous ces partisans dont les palpitations cardiaques s’accélèrent au fur et à mesure que les secondes au tableau s’égrènent, les Hawks écopent de leur première pénalité et le Lightning en profite pour retirer son gardien. Six joueurs contre quatre. Mais un filet désert. La situation est presque insupportable et chaque dégagement procure un soulagement intense, car il nous rapproche de ce moment où l’on entendra enfin la sirène finale.

Un poteau touché, des cris dispersés, les secondes qui filent. Le petit garçon devant moi qui répète «The cup is OURS!» Les derniers instants étaient presque irréels. Et le décompte des 10 dernières secondes a été entonné par chaque individu sur place.

BOOM. Une autre coupe.
Et moi, pendant ce temps? Eh bien je retiens mes larmes. Si la première coupe a été une surprise et que j’ai à peine eu le temps de réaliser ce qui se passait vu l’issue rocambolesque du match, celle-ci, j’ai pu la voir venir. Et je vais la savourer encore longtemps.

Jamais deux sans trois dit le dicton. Est-ce qu’on se donne rendez-vous dans deux ans, Lord Stanley et moi?


D’ici là, je vais essayer de rembourser la carte de crédit que je viens de remplir… 

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