lundi 26 janvier 2015

Mes clés. Mes clés? Ah sh*t...

Mon amie Mel croit qu'une sorcière m'a jeté un sort. Je commence à me dire qu'elle a raison. Parce qu'après l'épisode du cauchemar à l'aéroport et celui d'une catastrophe évitée de justesse... voilà un autre épisode de mes palpitantes (més)aventures en voyage.

Il m’arrive quelques fois, surtout pendant l’hiver et les grands froids, de m’éclipser au chaud, chez mes parents, au moindre petit congé. Je l’ai fait cet hiver et ce n’est qu’une fois de retour dans la file d’attente aux douanes à Montréal que ça s’est gâté. Pis solide à part de ça!

J’ai eu un flash.

Mes clés de voiture. MERDE. Je suis certaine que je ne les ai pas. Je les revois, sur le petit bureau dans l’entrée du condo, où je les ai mises pour éviter de les perdre durant mon séjour. Mais je me dis aussi que je les ai probablement machinalement remises dans mes affaires. De toute façon, c’est une clé magnétique, alors je n’ai pas besoin d’appuyer sur un bouton pour déverrouiller ma voiture. Il faut juste qu’elle soit «là», quelque part dans mes bagages et je pourrai prendre la route.

Mais je doute. Vraiment beaucoup.

À quelques mètres du douanier à qui je dois montrer le papier que je tiens maladroitement dans ma main, car j’ai vraiment la tête ailleurs, j’envoie un texto – en panique – à mon père.

«Je ne pense pas avoir mes clés. Vérifie SVP!!!»

Je reçois un «Pas ici»… suivi dans les secondes d’un «Oui ici».

Insérer ici un sacre de ma part, bien senti.
Mon père me dit qu’il me les enverra par courrier express le lendemain. Premier problème, le lendemain est un vendredi. Ça implique donc que je les reçoive un samedi. Ce ne sont pas tous les services de livraison qui offrent ça.

Mais avant de me rendre là, deuxième flash. Deuxième panique.

Le trousseau de clés pour mon condo est DANS mon auto!!! Ça y est, je suis dans la merde. Les idées se bousculent dans ma tête à une vitesse fulgurante. Comment je rentre chez moi? Comment je me rends chez moi? Le stationnement, je l’ai payé jusqu’à ce soir, il arrive quoi après? Une maudite chance que j’ai donné un double de mes clés de condo à une amie qui habite à quelques rues de chez moi il y a quelques mois. Parce qu’avant, la personne qui les avait… a déménagé en Afrique. Où elle avait même amené lesdites clés. Mettons que j’aurais attendu longtemps sur mon balcon si elle avait été ma seule ressource.

J’étais tellement contente d’avoir économisé sur le stationnement de l’aéroport en payant à l’avance sur leur site web et en appliquant mon rabais CAA. Ça revenait beaucoup moins cher que de prendre le taxi (ne me parlez pas de la navette 747, je ne veux rien savoir et elle n’était pas disponible à l’heure de mon vol de départ de toute façon!) aller-retour. Et en cas de tempête de neige, mon stationnement à la maison serait totalement déblayé. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais pris mon foutu taxi, mes clés seraient dans le même pays que ma voiture…

Des larmes aux sacres, aux rires


Après être passée par à peu près toute la gamme d’émotions, de la frustration au découragement et des larmes aux rires, je me résous à louer une voiture jusqu’à ce que je récupère le colis avec ma précieuse clé, le samedi. Pas le choix d’en louer une, je travaillais à l’extérieur de la ville toute la journée le lendemain. Je débarque chez Budget/Avis, qui était heureusement toujours ouvert malgré l’heure tardive.

«Je loue une voiture à celui qui me fait l’offre la moins chère», ai-je lancé en arrivant au comptoir. Les gars ont rapidement lu le découragement sur mon visage. Je leur ai résumé ma situation et on a ri. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire!

Il a probablement eu un peu pitié de moi, car j’ai eu droit au plus bas tarif possible. C’est au moins ça. Je me rends donc à la voiture «cheap» en grelottant. Parce que, j’ai oublié de préciser, mon manteau d’hiver était aussi DANS ma voiture. Et il faisait environ -15.

Comble de l’ironie, la voiture louée – je vais taire la marque, mais je l’ai vraiment détestée – était stationnée derrière un beau petit VUS de luxe. Le. Même. Que. Le. Mien. Grrrrrr. Même marque, même modèle, même couleur… C’était vraiment agace. Mais bon, j’ai éclaté de rire toute seule dans le stationnement de l’aéroport devant le ridicule de la situation. Avant de partir avec ma petite voiture, fâchée contre moi d’avoir eu un tel oubli. Grosse erreur de débutant, vraiment pas fort de ma part, c’est clair.

L’attente et la «prison»


Comme j’ai travaillé du soir au matin le vendredi et que je suis arrivée chez moi une fois toutes les épiceries fermées, je suis arrêtée au dépanneur pour acheter de quoi me nourrir le lendemain matin. (Ils exagèrent vraiment avec les prix, eux!)

Parce que mon plan pour le samedi était de ne RIEN faire autre que de fixer mon téléphone en attendant l’appel du gars d’UPS pour lui ouvrir la porte. Il devait arriver n’importe quand avant 13h30.

Ah oui, détail, mon père a déboursé… 106 USD pour l’envoi express en 24 heures. Ouch.

Donc, je ne pouvais ni sortir de la maison ni même prendre ma douche, de peur de rater l’appel tant attendu. Mon Internet a également choisi ce moment pour planter, mais je ne pouvais rien redémarrer, ç’aurait aussi coupé la ligne téléphonique. Aucune chance à prendre.

Les heures passent. Je vérifie frénétiquement le «tracking» sur Internet. Ça dit «le client devra payer les taxes et le dédouanement lors de la livraison : 13h54».

Euh… Pardon? Non. Je ne paierai pas de taxes sur MA clé. Et de toute façon, une clé, ça ne vaut rien (bon, OK, ça coûte quelques centaines de dollars à refaire en cas de perte, mais techniquement, sans la voiture, il n'y a pas de valeur monétaire!), alors ils voulaient me taxer sur quoi, le véhicule?!

J’ai déjà vécu ce problème. Car j’ai déjà oublié ma caméra chez mes parents et une erreur de la préposée UPS en Floride – elle avait écrit cadeau au lieu d’effet personnel , ce qui entraînait des frais de près de 150$ lors de la réception – a eu comme conséquence que j’ai dû refuser mon colis trois fois, faire un tas d’interurbains aux États-Unis pour essayer de régler le problème, téléphoner aux douanes pour trouver les bons papiers à remplir et finalement, appeler le magasin où j’ai acheté la caméra pour avoir une copie de ma facture pour prouver qu’elle m’appartenait et qu’elle avait été achetée au Canada. Ça avait pris trois semaines avant de pouvoir la récupérer.

Disons donc poliment que cette compagnie n’est pas dans mes préférées. À 14h, toujours rien. Je remarque que sur le suivi, on lit maintenant «Exception!» sur un gros bandeau jaune. Oh que ça n’augure rien de bon, ça.

Je tente de joindre le service à la clientèle. Tout est fermé. Au pays au grand complet. Je trouve un numéro aux États-Unis. La femme me dit que mon colis est pris aux douanes et que ce n’est pas de leur faute. Qu’on ne pourra pas se faire rembourser les frais du tarif express, car ils blâment les douanes.

Je raccroche, en furie, et contacte les douanes. La fille – 1000 fois plus gentille que l’autre d’UPS – m’explique que cette dernière doit me donner un numéro de transit. Je me souviens que j’avais fait la même chose avec la caméra et que je l’avais eu sans problème. Malgré tout, elle fait une vérification dans ses dossiers et il n’y a absolument rien à mon nom aux services frontaliers. C’est là qu’on réalise que c’est UPS qui ne l’a pas présenté aux douanes pour la simple raison que… les gens qui font ce boulot ne travaillent pas le weekend.

Bref, personne ne savait où était mon colis. La seule réponse que j’ai eue, après avoir monté le ton avec UPS et demandé de parler à un superviseur, car la première ne savait même pas ce qu’était un transit, c’est «on a envoyé un message au courtier. Il va vous appeler lundi matin».

Lundi matin? C’est parce que ça me coûte 21$ par jour en stationnement, plus 27$ de location pour la location d’une voiture de marde pendant ce temps-là!

Plan B


Quoi, me dites-vous? Un double de clés? Ah oui. Je ne vous ai pas dit. Le double de la fameuse clé magnétique se trouve… à la résidence familiale, à deux heures et demie de route de chez moi. Ne posez pas de question. Je sais, c’est con, j’ai eu ma leçon.

J’ai donc fait un aller-retour en Outaouais, le samedi soir – ma vie est tellement palpitante… – pour aller chercher cette foutue clé. Une chance que je pouvais ouvrir la porte du garage avec un code parce que, vous l’aurez deviné, la clé de la maison est aussi DANS la voiture prisonnière du stationnement à Dorval.

Cinq heures de route (des heures perdues, que je ne reverrai jamais), 54$ de location, 42$ de plus de stationnement, 40$ d’essence (merci, Ontario d’avoir des prix aussi bas!) et une tonne d’appels plus tard, j’ai récupéré mon auto. Si j’avais pu l’enlacer, je l’aurais fait tellement j’étais contente de la ravoir!

Mais bon, la clé originale n’était pas encore rendue à destination.

Il restait encore plein d’obstinations à avoir avec UPS pour les frais et le délai inappropriés… J'ai eu droit à toutes les versions : les douanes ont exigé une fouille aléatoire, le colis a été endommagé, etc. On a finalement abandonné et j'ai dû payer la maudite taxe, même si les gens des douanes m'avaient préalablement confirmé que je n'avais théoriquement pas à le faire. C'est que contrairement à l'épisode de ma caméra, le gérant du UPS Store en Floride a refusé de modifier la facture, prétextant que c'était impossible. Ben oui, c'est ça.

Un livreur pas vite vite


Et comme la saga n'était pas pour prendre fin de façon normale lors de la journée prévue de livraison (ben, la troisième journée prévue...), j'ai dû téléphoner - encore une fois - au service à la clientèle de ce super service de messagerie après avoir lu, sur la page du «tracking» : «The driver was unable to collect funds on the first delivery attempt».

What? J'étais chez moi toute la journée avec, comme passe-temps, juste ça à faire, attendre mon $%?&* de colis! Personne n'a sonné à la porte! Il fallait que je tombe sur une personne pas tant débrouillarde, qui a essayé de sonner chez moi en entrant mon numéro de porte et non le code. (Parce que ce n'était pas écrit sur le colis, m'a-t-il confirmé...) C'est vrai que c'est pas clair. C'est juste écrit avec mon nom, sur la liste qui se trouve à peu près à DEUX POUCES du clavier. Mais bon, appeler au numéro qui était sur le colis pour me joindre ne faisait visiblement pas partie de ses plans, alors il est reparti. Un pétage de coche plus tard, il revenait chez moi.

Et j'avais enfin ma clé. Elle sera finalement arrivée cinq jours après moi. Et cette mésaventure aura coûté environ 300$.

Seul point positif dans toute cette histoire, c’est qu’en étant obligée de ressortir un autre manteau d’hiver pour ne pas mourir de froid en attendant, j’ai trouvé 20$ dans mes poches.

Faut bien se réjouir de quelque chose…

Les Anglos disent «Lesson Learned». C’est pas mal ça! 

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