jeudi 5 septembre 2013

Cérémonie religieuse… du popcorn (sans blague!)

Mon amie Myriam s’intéresse beaucoup à la politique, la sociologie, l’économie et un peu aussi à la théologie. Bref, tout le contraire de moi!

Elle m’a proposé à Salvador (nord-est du Brésil) de faire un genre de tour qui nous permettrait d’assister à une cérémonie religieuse du candomblé, un genre de dérivé du christianisme (précisions de mon amie : on parle plus de synchrétisme, d'une religion hybride, afro-brésilienne). Comme je la traînais dans un match de soccer (voir autre post ici), je pouvais bien faire ça. De toute façon, c’est une expérience culturelle que je ne vivrai certainement pas deux fois dans ma vie, alors pourquoi pas?

Précision ici. Je vais vous raconter le déroulement de la soirée et oui, il y aura un peu de sarcasme. Mais en aucun cas je ne porte un jugement envers ces gens et leur religion ou encore je leur manquer de respect. Ce sont des gestes, des cultes que je ne peux pas vraiment comprendre parce qu’ils ne font pas partie de ma vie. Mais je vais quand même essayer de vous raconter de quelle façon j’ai vécu tout ça de l’extérieur, sans connaître le véritable contexte.

Code vestimentaire

D’abord, l’habillement. On nous a averties qu’il fallait que nos jupes ou pantalons nous arrivent aux genoux et qu’on ne pouvait pas porter de couleurs trop foncées. Le noir était à proscrire et on privilégiait les couleurs «flash». Cela réduisait de beaucoup notre garde-robe pour l’occasion. Il fallait aussi éviter les chandails sans manches et sans bretelles.

On est venus nous chercher dans une minivan (j’ai encore eu peur de me faire kidnapper, je crois que les gens autour de moi m’ont trop raconté d’histoires d’horreur!) et le chauffeur nous a déposées au coin d’une ruelle sombre, un peu «creepy», et on devait suivre notre guide.

On s’est retrouvées dans une petite salle cachée au sommet d’une ruelle, un «temple», comme il y en a environ 2000 dans la ville de Salvador. Il fallait laisser nos souliers à l’entrée et les femmes s’assoyaient sur les chaises et les hommes sur un banc qui longeait le mur de l’autre côté.

Les membres de la religion étaient faciles à reconnaître. Ils étaient tous vêtus de blanc et avaient des longs colliers autour du cou. On a su que chaque couleur de collier représentait un saint et qu’ils sont attribués après une séance de je ne sais quoi, qui dit à quel saint nous correspondons.
Avant la cérémonie, les gens pouvaient aller «consulter» certains membres de cette religion qui ont la capacité d’entrer en transe et de communiquer, je crois, avec les saints. C’est à peu près ce que j’ai compris. Mais il fallait prendre rendez-vous et on ne nous en avait pas parlé, alors on n’a rien vu de tout ça. 
On a donc attendu pendant plus d’une heure (il y avait du retard à cause de la méga panne d’électricité) avant de voir de l’action.

Expérience «différente»

J’ai vécu des moments absurdes dans ma vie, mais je crois que cela sera dur à battre. Encore une fois, je ne juge pas, mais je devais me forcer pour garder l’esprit ouvert.

Après des chants religieux en portugais que je ne connaissais pas (je me contentais de taper des mains et d’encaisser les coups de la petite à mes côtés qui n’avait visiblement aucun contrôle sur ses bras), trois des hommes en blanc se sont penchés au milieu des autres et se sont mis à «shaker» et émettre des bruits bizarres. On en a déduit qu’ils étaient en transe. Ç’a duré quelques minutes, ils ont fini en sueurs, quelqu’un les a «essuyés» et on est passés à autre chose. Alors j’imagine que j’en ai manqué un bout pour bien comprendre.

Notre guide nous a dit qu’après, il y aurait un truc avec le popcorn. Je me suis dit que c’était une métaphore ou que puisque l’anglais n’était pas sa première langue, il se mélangeait avec autre chose.

Mais non.

Les gens en blanc ont fait le tour de la pièce avec un large récipient rempli, vous aurez compris, de popcorn. Je répète, du POPCORN. Pas de jugement, mais sans la mise en contexte, c’est vraiment weird.
Je n’avais encore rien vu.

J’imagine qu’ils l’ont béni, car ils en ont par la suite fait la distribution dans la salle. C’était du popcorn mélangé avec de la noix de coco. Et tout le monde le mangeait. Il y en avait partout par terre. Vraiment agréable quand on est nu-pieds (on devait laisser nos souliers à l’entrée…).

Le lancer du maïs soufflé

Après quelques prières (j’ai reconnu le Notre-Père et le Je vous salue Marie), chansons et autres rituels, la cérémonie était terminée. C’était maintenant le tour de ce que je pourrais qualifier de bénédiction. Je n’ai pas osé y aller, comme je ne crois pas à leur truc, je trouvais que j’aurais manqué de respect de faire semblant. Je ne me faisais pas confiance non plus pour ma réaction. Le timing aurait été assez mauvais pour être victime d’un fou rire, mettons. Et il y a aussi le fait que le gros monsieur, le «chef au cigare» m’observait avec un regard difficile à qualifier, genre «tu viens la grande ou tu me niaises?».

Qu’est-ce que la bénédiction? Les gens défilent devant le chef, qui prend une bonne poignée de popcorn, qu’il… lance à la figure des gens. Je ne blague pas. Ah et j’oubliais, il venait de faire le tour de la pièce en fumant un cigare (leur équivalent de l’encens, j’imagine, mais ça puait), qu’il gardait à la bouche tout le long du «garrochage» de popcorn dans la face des gens.
Malheureusement, la seule explication qu’on a eue, c’est que le popcorn représentait l’éclosion de la fleur (dit de même, c’est légèrement plus logique, mais tout de même), qui était associée au saint du mois d’août. 
Donc si on était allées un autre mois, on n’aurait vécu toute autre chose.

Bref, j’ai trouvé ça bizarre, je n’ai rien compris de ce qui s’est passé, mais c’était une expérience culturelle qui valait la peine d’être vécue.

Je ne verrai plus jamais le popcorn de la même façon, ça, c’est clair!

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