dimanche 1 septembre 2013

150 minutes d'aventures paraguayennes

Je peux maintenant ajouter le Paraguay à la liste des pays où je suis allée.

Bon, ok, j’y suis restée 2h30, mais ça compte quand même!
Le «trip» des Brésiliens et des Argentins, c’est d’aller au Paraguay… magasiner. Les trucs électroniques y sont ridiculement pas chers pour eux, alors ils font leurs réserves et retournent dans leur pays les vendre. Donc, de l’autre côté de la frontière, il y a Ciudad del Este. Cette ville paraguayenne est reconnue pour son marché et ses centres d’achats.

Je tenais à y aller, même si ce n’était que pour quelques heures. On m’avait dit que c’était différent, que j’aurais sûrement un choc culturel et même que j’aurais un peu peur, mais je me suis dit qu’il fallait vivre ça.

Le hic, c’est que le seul moment où on avait le temps d’y aller, c’était avant notre vol pour Rio. Vol qui était à 12h30 (midi, pas minuit, juste pour être sûre!). Donc, on a acheté nos billets d’autobus (un gros 6$ canadiens) pour le premier départ, qui était à 6h50 le samedi matin. Jusque-là, tout va. Mais nous, on a eu la brillante idée de sortir dans un bar la veille, question de goûter au «night life» de Puerto Iguazu. Le personnel de l’Auberge où on logeait tenait à ce qu’on y aille avec eux, alors comme on ne voulait pas être impolies, on a accepté. Mais leur demi-heure d’attente s’éternisait, si bien qu’elles ont fini de travailler vraiment trop tard à mon goût et il était au moins 2h quand on est enfin arrivés au bar, nous… et tous les clients de l’auberge ou presque. Avoir su que tout le monde y allait, on serait parties sans elles!
Il était tellement tard que je n’avais qu’une envie : dormir. C’est donc après avoir pris trois gorgées de mon drink que j’ai décidé que j’en avais assez, que l’appel de mon lit était plus fort que tout. Bref, j’ai gaspillé toutes ces heures de sommeil pour passer un gros 20 minutes dans un bar argentin.

S’habiller en «laid»
Après environ deux ou trois heures de sommeil, nul besoin de préciser que le réveil était pénible. Par miracle, on a réussi à être dans l’autobus moins de 30 minutes après être sorties du lit. On n’était pas à notre meilleur, disons. Mais ça tombait bien, parce que Myriam m’avait dit que le plus important pour ne pas se faire attaquer, voler ou autre à Ciudad del Este, c’était d’avoir l’air «pauvre». Elle m’a donc demandé d’amener du linge laid, on n’a transporté notre argent dans nos poches (celles de touristes, qu’on cache dans nos pantalons) et pas question de traîner ma belle grosse caméra. Avec nos cernes et nos cheveux tout croches, je pense qu’on a bien rempli notre mission de «faire dur».

Parenthèse ici : lorsque nous sommes débarquées aux douanes de l’Argentine pour sortir du pays (et rentrer au Brésil, avant d’arriver au Paraguay, tout ça en quelques kilomètres), on a perdu nos places dans l’autobus. C’est pourquoi on s’est retrouvées assises dans le trou des escaliers de la porte arrière, où on a même réussi à dormir! De la grande classe, je sais.
Ce qui est fascinant aussi de cette ville, c’est que ce marché, entouré de centres commerciaux dits «de luxe», ouvre à… 3h le matin! Donc en arrivant là à 7h50, c’est comme si c’était en plein milieu de leur journée! Mais nous, avant de magasiner, on devait manger. Comme on ne faisait pas trop confiance à la bouffe de rue, on a rapidement «spotté» le McDo. On s’est toutefois cogné le nez sur la porte, même si selon ce qui était écrit, il devait être ouvert depuis 1h. On a donc fait du lèche-vitrine devant le resto, pendant que le gardien de sécurité riait de nous, carrément, et on s’est «garrochées» au comptoir dès l’ouverture pour  réaliser que même s’il n’était que 8h le matin, ils ne servaient pas de déjeuners!!! Je vous confirme qu’un Joyeux festin – même si ça vient avec un Schtroumph -, c’est assez bizarre à cette heure-là!


L’illusion d’être riche

En attendant l’ouverture du McDo, on est allées au bureau de change pour avoir de la monnaie du Paraguay, même s’ils ne l’utilisent presque pas eux-mêmes. Je les comprends, on a eu pour l’équivalent de 10 $ 35 000 Guaranis! On se trouvait riches. Mais on a changé d’idée quand on a vu qu’un trio Big Mac coûtait 28 000 $ avec leur argent. 
Pour ce qui est des marchands, ils vendent de TOUT. Mais vraiment de tout. On y trouve autant des vêtements, des trucs électroniques que des outils. J’avais une mission durant mon voyage, acheter un chandail de soccer à un ami. Je sais que ce n’est pas un vrai et je n’étais pas certaine qu’il l’aimerait, mais j’en ai quand même acheté un au cas où je ne le trouverais pas au Brésil (il  voulait l’équipe de Sao Paulo, mais je n’y allais pas). On s’entend qu’à 7,50$ pour un chandail de soccer… on n’hésite pas trop longtemps!
Je n’ai évidemment pas pu résister et j’ai acheté deux sacoches. Myriam a acheté un sac de voyage à 15$. Il était super beau. À noter ici que j’ai dit «était», car il est mort deux jours plus tard. «Le pire 15$ que j’ai dépensé du voyage», a-t-elle admis.

Je touche du bois, le mien est encore en un morceau.
Des condoms musicaux (sans commentaire)

On nous accoste dans la rue avec plein de trucs à vendre. Même des sous-vêtements. Ça peut donner lieu à des moments assez cocasses. Pendant que je payais une de mes sacoches, un vieux monsieur s’est approché de Myriam et lui a tendu des petits cartons avec des filles en déshabillé sur le dessus. Elle a rapidement dit qu’elle n’en voulait pas. Non mais il croyait vraiment qu’on était son public cible? Puis il lui a dit que ça faisait de la musique. Myriam a alors refusé en disant qu’elle en avait dans son iPod. Le monsieur l’a regardé de manière très surprise. Pourquoi? Parce qu’en fait, il essayait de lui vendre… des condoms! Et il l’a convaincue qu’ils faisaient de la musique. Avec son temps de réaction très, très affaibli par le manque de sommeil, elle y a cru suffisamment longtemps pour lui acheter, mais aussi pour se débarrasser de lui! Mais vous l’aurez deviné, il n’y a évidemment pas de musique et elle s’est fait avoir comme une débutante. Mais on a bien ri de sa naïveté!


Un pont coloré
Pour retourner au Brésil, la file de voitures était tellement longue qu’il était mieux pour nous d’y aller à pieds. Pas de douanes à passer! En fait, on est nous-mêmes entrées dans le poste frontalier pour savoir si on pouvait avoir une étampe dans notre passeport. Les employés nous regardaient comme si on venait d’une autre planète! Mais on l’a eue, notre étampe!

C’était vraiment cool de traverser la frontière à pied, car ça nous a permis, comme dans le film «A walk to remember» – les filles vont comprendre – d’être «à deux endroits en même temps!
 
 

Je ne me suis pas sentie en danger durant mon passage éclair dans ce pays, mais c’est vrai que c’était dépaysant. Je ne regrette pas du tout mon manque de sommeil et je vais garder précieusement mon billet de 20 000 Guaranis!

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